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BARDET

Par Laurent Fairhead Dernière modification 01/10/2021 12:42 Historique
BARDET Deborah BARDET

20 septembre 2021


Modélisation de la dynamique atmosphérique de la stratosphère de Saturne

M. François LOTT                                   (Président du jury)                    Directeur de Recherche - CNRS 
M. Peter READ                                       (Rapporteur)                             Professeur - Université d'Oxford 
M. Thibault CAVALIE                              (Rapporteur)                             Chargé de recherche - CNRS 
Mme Itziar GARATE LOPEZ                  (Examinatrice)                           Enseignante chercheuse - Universidad del Pais Vasco 
Mme Gabriella GILLI                              (Examinatrice)                           Chercheuse associée - Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço 
M. Aymeric SPIGA                                 (Directeur de thèse)                   Maître de conférence - Sorbonne Université 
Mme Sandrine GUERLET                      (Co-Directrice de thèse)            Chargée de recherche - CNRS 


Résumé :

À l’issu de la mission Cassini-Huygens, avec le support des observations depuis l’orbite terrestre, 
l’atmosphère de Saturne se révèle très active, structurée en jets en bande alternés, avec des épisodes 
de convection intenses, perturbée par des ondes et de la turbulence, avec une oscillation équatoriale 
stratosphérique de température ainsi que des variations thermiques et de concentration en hydrocar- 
bures suggérant un transport méridien de grande échelle. Malgré de nombreuses années d’observation 
et de modélisation de son atmosphère, la dynamique globale de Saturne reste mal connue notam- 
ment parce que peu d’études sur les interactions multi-échelles de la dynamique abordent l’émergence 
de tels phénomènes pour les géantes gazeuses. Dans cette thèse, un point de vue de mécanique des 
fluides géophysiques pour interpréter les observations astrophysiques de Saturne est adopté à l’aide 
d’un modèle de climat global à haute résolution horizontale. Les simulations obtenues avec ce modèle 
reproduisent des jets en bande alternés dans la troposphère respectant un régime zonostrophique ainsi 
qu’une oscillation équatoriale de température et de vent influencée par l’ombre des anneaux, main- 
tenue par le cycle saisonnier et surtout résultante d’interaction entre les ondes d’échelle planétaire 
résolues par le modèle et l’écoulement moyen. Ces premières simulations à résolution verticale assez 
restreinte échouent à stabiliser la périodicité de l’oscillation équatoriale et sont défavorables au for- 
çage vers l’est par les ondes, provoquant une phase prograde bien inférieure à la phase rétrograde, 
ce qui est en contradiction avec les observations. Avec l’augmentation de la résolution verticale de la 
stratosphère modélisée, il est possible de pallier ce manque de quantité de mouvement prograde dans 
les hautes couches de l’atmosphère de Saturne. Ainsi, la phase vers l’est de l’oscillation équatoriale 
s’est renforcée et la périodicité s’est stabilisé grâce à une meilleure représentation d’une circulation 
inter-hémisphérique saisonnière en inter-connexion avec le changement de phase de l’oscillation. Par 
ailleurs, cette circulation de grande échelle influence également les latitudes plus élevées par trans- 
port de quantité de mouvement mais également par transport thermique. La branche descendante 
principale de la circulation inter-hémisphérique est située dans l’hémisphère d’hiver sous l’ombre des 
anneaux de Saturne et permet une accumulation de chaleur par compression adiabatique aux tropiques 
d’hiver, ce qui est cohérent avec les anomalies de température chaudes relevées dans les observations 
de Cassini. Cependant, les moyennes et hautes latitudes de la stratosphère de Saturne sont également 
sujettes à des cellules de circulation provoquant systématiquement des anomalies chaudes persistantes 
sur l’ensemble de l’année entre 40 et 60°, qui ne trouvent pas d’équivalent dans les observations. Enfin, 
en enrichissant le spectre d’ondes atmosphériques présentes dans le modèle par l’implémentation d’une 
paramétrisation stochastique d’ondes de gravité non-orographiques, les simulations à basse résolution 
verticale dépeignent une structure de vent et de température équatoriale qui s’éloigne d’une oscillation 
équatoriale, en détruisant la phase vers l’est ou en arrêtant la propagation vers le bas dans les plus 
hautes couches de l’atmosphère. De même les simulations à haute résolution verticale ne montrent pas 
d’amélioration significative de la structure du vent zonal et de la température équatoriale lorsque de 
telles ondes sont considérées. Le rôle des ondes de gravité méso-échelle dans le forçage de l’oscillation 
équatoriale modélisée de Saturne semble moindre par rapport au rôle du cycle saisonnier à travers la 
circulation inter-hémisphérique, sine qua non d’une fine discrétisation verticale. 


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Summary 

At the end of the mission Cassini-Huygens, with the support of Earth based observations, Saturn’s 
atmosphere reveals a very active dynamics, with alternating banded jets, intense convection episodes, 
disturbed by waves and turbulence, with a stratospheric equatorial oscillation of temperature as well as 
thermal and hydrocarbon concentration variations suggesting a large-scale meridional transport. Des- 
pite many years of observation and modeling of its atmosphere, the global dynamics of Saturn remains 
poorly understood, in particular because few studies on the multi-scale interactions of the dynamics 
address the emergence of such phenomena for gas giants. In this thesis, a geophysical fluid mechanics 
point of view to interpret the astrophysical observations of Saturn is adopted using a global climate 
model with high horizontal resolution. The simulations obtained with this model reproduce alternating 
banded jets in the troposphere respecting a zonostrophic regime as well as an equatorial oscillation of 
temperature and wind influenced by the rings shadow, maintained by the seasonal cycle and especially 
resulting from interaction between the planetary scale waves resolved by the model and the mean flow. 
These first simulations with a limited vertical resolution fail to stabilize the periodicity of the equatorial 
oscillation and are unfavorable to the eastward forcing by the waves, causing a prograde phase much 
lower than the retrograde phase, which is in contradiction with the observations. With the increase 
of the vertical resolution of the modeled stratosphere, it is possible to overcome this lack of prograde 
momentum in the upper layers of Saturn’s atmosphere. Thus, the eastward phase of the equatorial 
oscillation has been strengthened and the periodicity has stabilized thanks to a better representation 
of a seasonal inter-hemispheric circulation in inter-connection with the phase change of the oscillation. 
Moreover, this large-scale circulation also influences higher latitudes by momentum transport but also 
by thermal transport. The main downward branch of the inter-hemispheric circulation is located in 
the winter hemisphere under the shadow of Saturn’s rings and allows heat accumulation by adiabatic 
compression in the winter tropics, which is consistent with the warm temperature anomalies found 
in the observations of Cassini. However, the middle and high latitudes of Saturn’s stratosphere are 
also affected by circulation cells systematically causing persistent warm anomalies over the whole year 
between 40 and 60°, which is inconsistent with observations. Finally, by enriching the spectrum of 
atmospheric waves present in the model through the implementation of a stochastic parameterization 
of non-orographic gravity waves, the low vertical resolution simulations depict an equatorial wind and 
temperature structure that departs from an equatorial oscillation, destroying the eastward phase or 
stopping the downward propagation in the highest layers of the atmosphere. Similarly, high vertical 
resolution simulations do not show significant improvement in the zonal wind structure and equatorial 
temperature when such waves are considered. The role of mesoscale gravity waves in forcing the 
modeled equatorial oscillation of Saturn seems less compared to the role of the seasonal cycle through 
the interhemispheric circulation, sine qua non of a thin vertical discretization.
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