DA SILVA
"Autour des relations température-précipitations dans la région Euro-Méditerranéenne"
30 novembre 2018
Jury :
M. Cyrille Flamant, Président du jury, Directeur de recherche (Laboratoire ATmosphère, Milieux, Observation Spatiales, Sorbonne Université, France)
M. Wolfram Wobrock, Rapporteur, Professeur (LAboratoire de Météorologie Physique, Université Blaise Pascal, France)
M. Marc Mallet, Rapporteur, Chargé de recherche (Météo-France, France)
M. Benoît Vié, Examinateur, Ingénieur de recherche (Météo-France, France)
M. Philippe Drobinski, Directeur de thèse, Directeur de recherche (Laboratoire de Météorologie Dynamique, Ecole Polytechnique, France)
M. Sylvain Mailler, Directeur de thèse, Ingénieur de recherche (Laboratoire de Météorologie Dynamique, Ecole Polytechnique, France)
Résumé :
L'étude du cycle de l'eau est d'une importance cruciale pour toutes les sociétés et plus
particulièrement pour celles du pourtour Méditerranéen qui souffrent à la fois de sécheresses
en été et d'inondations dues à des évènements de précipitations extrêmes survenant en
automne et en hiver. La température est l'un des principaux facteurs qui gouvernent l'intensité
maximale des précipitations via la relation de Clausius-Clapeyron (CC). Cette loi exprime
la quantité maximale de vapeur d'eau que peut contenir l'atmosphère à une température
donnée. À l'aide de simulations climatiques régionales et d'observations, nous avons montré
que les relations température-précipitations extrêmes du bassin Méditerranéen présentent
une forme en crochet avec une augmentation des précipitations extrêmes proche de CC aux
basses températures puis une augmentation moins forte (voire une diminution) aux hautes
températures.
Présents en grande quantité sur le pourtour méditerranéen, les aérosols absorbent et
réfléchissent une partie du rayonnement, ce qui contribue à refroidir les basses couches
de l'atmosphère. Par leur action sur la température de surface, les aérosols réduisent les
précipitations. L'étude de simulations numériques montre également une modification de la
relation température-précipitations par les aérosols (leur effet sur les nuages) dans la région
euro-méditerranéenne. En plus de faire baisser le contenu en vapeur disponible, les aérosols
stabilisent l'atmosphère en refroidissant davantage les basses couches de l'atmosphère par
rapport aux couches supérieures. On étudie souvent la relation température-précipitations
d'un climat donné dans le but de prédire l'évolution des précipitations dans un climat futur
plus chaud. Cependant cette extrapolation suppose que la relation entre la température et
les précipitations ne change pas entre le climat présent et le climat futur, une hypothèse qui
s'avère fragile au vu de la sensibilité de cette relation au contenu en aérosols de l'atmosphère,
mais aussi au vu du changement de la disponibilité en vapeur d'eau dans un climat futur. Au
cours de cette thèse, nous avons ainsi montré que pour plusieurs stations côtières les projec-
tions dans le futur de plusieurs modèles de climat régionaux suggèrent que les précipitations
extrêmes devraient augmenter proportionnellement à l'augmentation des températures selon
la loi de CC. Un phénomène que nous n'avons pas pu observer pour des régions plus isolées
de la mer et où l'afflux de vapeur d'eau serait moindre.