B. Validation des modèles et diagnostic du climat régional:
La validation des modèles dans le contexte du climat régional est une composante importante de notre projet. Nous comparerons les sorties des modèles avec les précipitations aux climatologies récentes à relativement haute résolution spatiale, la couverture nuageuse Meteosat en pleine résolution, le contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère observée par les instruments SSMI et par les radiosondages, le vent dans les basses couches et la structure de la couche limite atmosphérique à l'aide de la télédétection active (technique radar et lidar).
Nous utiliserons aussi les jeux de données issus des ré-analyses pour identifier les principaux modes de variabilité dans la région Europe-Méditerranée. Nous étudierons l'influence de l'oscillation nord-atlantique sur les régimes de précipitation sur le bassin méditerranéen et sur sa marge nord. Les mécanismes de téléconnexion entre le climat régional et les régions tropicales ou l'océan nord-atlantique seront étudiés. Un effort particulier sera fait pour apprécier le rôle des forçages locaux dans la climatologie régionale et pour s'assurer qu'ils sont correctement pris en compte par les paramétrisations.
La validation du modèle sera également effectuée sur un changement climatique avéré et bien documenté. Il s'agit du dernier maximum glaciaire (21 000 ans avant présent) où l'Europe de l'ouest et le pourtour Méditerranéen subissaient un changement dramatique, en particulier l'hiver, avec une diminution de température de près de 20°C par rapport à l'actuel, alors que toutes les simulations faites dans le cadre du PMIP ne sont capables de reproduire que 10°C de refroidissement. Le modèle LMDZ zoomé sur la Méditerranée sera utilisé pour simuler le climat du dernier maximum glaciaire en utilisant, comme forçage, la reconstitution de la température superficielle de l'océan et la distribution des glaciers continentaux au nord de l'Amérique et de l'Europe (collaboration avec N. Kallel et J.C. Duplessy au LSCE). Les résultats obtenus seront comparés aux reconstructions quantifiées du refroidissement du bassin Méditerranéen issue d'une base de données polliniques déjà existante (collaboration avec J. Guiot au CEREGE à Aix- en- Provence et O. Peyron à l'Université de Besançon). Ceci permettra de donner une certaine confiance aux scénarios d'évolution future du climat en ayant testé les modèles dans des conditions très éloignées des conditions actuelles.